Zack Snyder fait partie de ces jeunes réalisateurs prometteurs à suivre attentivement. Du coup, chacun de ses films génère toujours une certaine impatience. Qui plus est, la promo de Sucker Punch a été très bien pensée. Centrée sur les héroïnes hyper-sexy du film et sur les scènes d’actions de folie bourrées d’effets visuels, le dernier Snyder avait de quoi séduire, dès le départ, pour peu qu’il tienne ses promesses, ce qui est le cas.
Je m’attendais à un film bourrin visuellement unique et je n’ai pas été déçu de ce côté-là. Il n’y a qu’une poignée de scènes d’action dans le film mais chacune d’elle contient son lot de passages épiques, où la destruction massive est le maître mot, et de plans iconiques ultra-ralentis chers à Snyder. C’est d’ailleurs sans doute le film où il use le plus de cet artifice sans autre raison particulière que de filer la classe au moindre personnage quoi qu’il fasse. Vu sous un certain angle cette manie est peut-être un poil agaçante mais elle fait partie du charme du film.
Le design général de Sucker Punch est très particulier. Mélangeant les univers et les références on a droit à du steampunk, de la fantasy ou de la science-fiction, entre autres mais, dans tous les cas, chaque ambiance est particulièrement travaillée et bourrée de référence à la culture geek. Car Sucker Punch est bien un film de geek qui a tout du jeu vidéo sur grand écran avec ses guerrières court-vêtues, ses différents objets à trouver pour progresser et ses boss de fins de niveau.
Côté musique, j’avoue ne pas être trop fan des bandes son constituées de chansons. J’ai tendance à préférer les musiques originales qui permettent de faire passer une plus large palette d’émotions. Pourtant, je dois avouer que les chansons de Sucker Punch, remixées en partie pour l’occasion, sont diablement efficaces et appropriées à chaque scène tant par leur rythme que par leurs paroles.
Comme je l’écrivais plus haut, à première vue, l’histoire de Sucker Punch semble n’être qu’un prétexte à en mettre plein la vue et les oreilles. En tout cas, même si j’ai passé un bon moment, j’avoue avoir eu du mal à y voir autre chose. Pour tout dire, j’ai eu tellement de mal à entrer dans l’univers à plusieurs couches du film, qu’une fois dans le bain il m’était bien difficile de réussir à comprendre quoi que ce soit. Pourtant, à la lecture d’analyses de spectateurs (garanti 100% spoilers), il semblerait que le dernier Snyder soit bien plus profond et complexe qu’il n’y parait. Si cette démonstration est correcte, ce qui semble être le cas, je regrette juste que le scénario soit si subtil : ça limite pas mal son succès surtout que les critiques n’ont pas été tendres à ce sujet.
Sucker Punch n’est pas le meilleur film de Snyder. Difficile en effet de faire mieux que 300 ou Watchmen. Pourtant, son dernier film est sans doute son œuvre la plus personnelle et, malgré des idées parfois trop subtilement distillées, on sent que le réalisateur voulait raconter une histoire forte et complexe. Dommage que, vu son enrobage visuel et sonore, il n’attire qu’un public restreint.
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